25 juin 2024 : Journée Risques Naturels & Anthropiques
Introduction par Françoise COURBOULEX
Afin de favoriser les échanges, la connaissance des travaux de chacun, et l'émergence de projets au sein de cet axe, une journée de rencontres s'est tenue le 25 juin 2024 dans les locaux de l’IMREDD (Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable), à la Technopole Nice Meridia, au 9 Rue Julien Lauprêtre, 06200 Nice.
Qui était concerné ? Toutes les personnes (ingénieurs, chercheurs et doctorants) de l’Observatoire de la Côte d'Azur travaillant sur ou intéressés par les risques aussi bien terrestres que venant de l’espace, ainsi que par les processus et approches associés, offrant ainsi la possibilité d’échanger sur des thématiques étudiées dans plusieurs laboratoires de l’établissement.
Quelques mots sur les conférences du 25 Juin 2024
1. Risques Terre/Mer : séismes et tsunamis
Introduction par Françoise COURBOULEX
Cette thématique comprend trois types d’activités :
- Observation
- Expérimentation
- Théorie/Modélisation/Simulation
Les données exploitées proviennent de campagnes en mer, de sismogrammes, mesures GNSS, de données terrain terrain (INSEE, enquêtes, capteurs etc.) et satellitaires.
Actuellement, trois projets bénéficient d’un financement européen ERC Starting Grant :
- EARLI > detection of Early seismic signal using ARtificiaL Intelligence (PI Quentin BLETERY)
- ABYSS > Monitoring giant subduction faults using distributed acoustic measurements on the seafloor – Chili, Ligurie (PI Diane RIVET)
- HOPE > HOw Predictable are Earthquakes (PI François PASSELEGUE)
Parmi les chercheurs ou ingénieurs présents aujourd’hui, cinq personnes présenteront l’objet de leurs travaux actuels.
1.1. Caractérisation des failles sous-marines pour mieux contraindre les aléas sismiques et tsunamis
Exemple du projet ANR AMORGOS (demande de financement en réponse à l’AAPG 2024). L’objectif est de cartographier précisément le réseau de failles de la zone d’Amorgos, de déterminer lesquelles ont provoqué le séisme de 1956 (Magnitude ~7.8), et de localiser les glissements de terrain pour comprendre et modéliser l’origine et la propagation du tsunami. Au-delà de ces objectifs, l’enjeu est d’identifier les failles qui pourraient rompre prochainement et les zones susceptibles de produire des glissements sous-marins afin de mieux caractériser les risques pour la population. Les travaux ont débuté par deux campagnes en mer en 2022 et 2023 qui ont permis de cartographier les portions marines des failles, et de les explorer visuellement.
1.2. Essaims naturels et sismicité induite (géothermie)
Par Louis DE BARROS
Projet ANR en cours INSeiS - Sismicité induite et essaims naturels : un mécanisme universel ?: Les fluides induisent des tremblements de terre sous forme d’essaims naturels, mais peuvent être également associés à l’exploitation de réservoirs géologiques. Dans les deux cas, la sismicité (de faible magnitude - 2 à 3) peut soit s’arrêter seule, soit représenter les précurseurs de grands tremblements de terre. Face au risque sismique et pour le développement de nouvelles sources d’énergie, il est donc nécessaire d’anticiper l’évolution des essaims sismiques, et de comprendre leurs forçages mécaniques. Les différences de contextes et d’échelles que présentent les catalogues sismologiques (exploitations géothermiques), naturels (essaims naturels en Grèce) et synthétiques (expérimentations in-situ), devraient permettre d’extrapoler les interprétations par des approches statistiques et d’estimer l’universalité des processus.
1.3. Injection de fluides et déformation asismique / Fluid Intrusion and Aseismic Stress
Par Maxime GODANO
Publication scientifique à venir – Mieux appréhender la relation entre fluides, sismicité et déformation asismique est crucial en termes de connaissance des ressources et des risques. La publication porte sur les nombreux micro-séismes enregistrés dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie suite aux fortes pluies de la tempête Alex en octobre 2020, et sur l’activité prolongée de ces essaims sismiques. Les différents travaux effectués tentent de comprendre la part des processus de forçage dans la déformation totale de la région qui ne présente a priori pas de faille active connue et un faible niveau de sismicité (une soixante d’événements entre 2014 et 2020 de magnitude maximum 2.6). Les analyses ont montré une augmentation soudaine de la sismicité après le passage de la tempête Alex le 2 octobre jusqu’à la fin de la crise en décembre (plus d’une centaine). En particulier, trois essaims se sont succédés du sud vers le nord à des profondeurs d’environ cinq kilomètres.
1.4. Prédiction des tsunamis
Par Lucie ROLLAND
Le projet ITEC – Tsunamimètre à Contenu Electronique Total Ionospherique (financement ANR puis UniCA Idex) répond à la problématique suivante : Actuellement, les systèmes d'alerte tsunami ne disposent pas des mesures nécessaires pour une alerte fiable (multi-points). Le principal réseau de capteurs existant DART dépend de bouées en surface coûteuses à installer et maintenir (moins d’une cinquantaine de points de mesure pour l’ensemble du globe). Or il est possible de mesurer un tsunami par son empreinte dans l'ionosphère. Le projet ITEC a pour objectif de mettre au point un récepteur GNSS conçu pour un déploiement en mer sur des bouées et/ou des navires existants. Le dispositif sera conçu pour mesurer à la fois l'onde du tsunami au niveau de l’océan et sa signature dans l'ionosphère (suivi quasi en temps-réel).
1.5. Réponse des Sols, Sites et Structures aux sollicitations dynamiques - Séismes et vibrations -
Par Luca LENTI
L’objectif de l’équipe Repsody est de contribuer à réduire la vulnérabilité des structures aux risques sismique et vibratoire en proposant des solutions adaptées. Elle examine l'interaction entre les ondes, les sols et les structures pour prévenir les dommages potentiels au bâti et aux ouvrages. La prédiction du mouvement susceptible de se produire à la surface du sol permet, à terme, aux ingénieurs civils de dimensionner les ouvrages et de réaliser des microzonages sismiques pour le bâti courant ou classé. L’équipe a consacré cette année et consacrera encore l’année prochaine un budget d’environ cent mille euros pour l’élargissement du parc instrumental. Notamment, les enregistrements sismologiques doivent s’effectuer à différentes échelles (séisme, micro-séisme, bruit de fond) pour permettre de caractériser la vulnérabilité dans le temps. En particulier, les mesures géophysiques basées sur l’enregistrement du bruit de fond sismique sont en développement pour assurer le suivi des masses géologiques instables et des ouvrages du Génie Ferroviaire. Dans ce cadre, de nouvelles techniques de traitement du signal, adaptées à ces objets, doivent être investiguées et déployées.
2. Risques environnementaux et sanitaires
Introduction par Sébastien MIGEON
On peut distinguer deux types de dynamique parmi les risques environnementaux et sanitaires :
- Dynamique rapide : tempête, crue, séisme, tsunami, glissement de terrain, accident industriel, acte de terrorisme
- Dynamique plus lente : sécheresse, pollution, montée du niveau marin
L’objectif est d’analyser les aléas et les risques naturels et anthropiques dans leur singularité (processus) à terre et en mer, et dans leur multi-dimensionnalité. Les enjeux résident également dans le fait de comprendre les interactions et les cascades de risques : relations séisme-glissement, actions des fluides sur les versants continentaux et sous-marins, glissements générés par l’action combinée d’effets anthropiques et climatiques, impact des évènements extrêmes – crues et étiages – sur la stabilité des versants, etc.
Parmi les chercheurs ou ingénieurs présents aujourd’hui, cinq personnes présenteront les lignes générales leurs travaux.
2.1. Risque gravitaire
Par Sébastien MIGEON
Concernant le risque gravitaire, les actions de recherche consistent tout d’abord à collecter des données, via l'instrumentation de site, ou via des observatoires dédiés tels que l'OMIV (Service National d’Observation), et des campagnes en mer et à terre (collecte de séquences sédimentaires marines et lacustres). L’objectif est d’établir un suivi spatio-temporel. Par exemple, au niveau du Canyon sous-marin du fleuve Var et au large de l’aéroport de Nice, les données issues des campagnes IFREMER permettent d’établir des cartographies très précises. Les zones sous-marines à risque sont instrumentées, et les stations de mesures, reliées à la terre, permettent de récupérer les données en temps réel et de suivre l’évolution des fonds marins pour estimer les risques de glissement – Observatoire EMSO Ligure-Nice.
2.2. Risque hydro-climatique
Par Morgan ABILY
Exemple du projet AquaVar – Outil d'aide à la gestion de la ressource en eau de la basse vallée du Var. Le concept repose sur l’établissement de trois niveaux de modélisation : modélisation hydrologique (écoulements de surface), modélisation hydraulique (niveaux d’eau dans la plaine d’inondation), et modélisation hydrogéologique (échanges surface/nappe, flux souterrains), et de les coupler. L’ensemble est intégré dans une plateforme qui met à disposition toutes les mesures enregistrées et un dispositif de surveillance en temps réel (suivi courant et lors des crises – pluies extrêmes, crues, sécheresses, pollutions). Le projet est encore en évolution, notamment concernant les interactions nappe/rivière, l’hydromorphologie (lit mineur/lit majeur, mobilité des chenaux, transport sédimentaire), et la réutilisation des eaux usées.
2.3. Disponibilité de la ressource en eau
Par Benoît VIGUIER
Les principales questions liées à la ressource en eau sont : Quel est l’impact de la sécheresse sur la nappe alluviale, les réservoirs karstiques ? Quels sont les mécanismes de recharge des nappes ou réservoirs ? Des transferts inter-réservoirs existent-ils ? Quel est l’impact des pompages ? La modélisation intégrée du fonctionnement des aquifères permet d’y répondre. L’instrumentation nécessaire est composée essentiellement de capteurs auxquels s’ajoutent des méthodes de traçage. On peut par exemple déterminer si une faille fonctionne comme une barrière au passage de l’eau ou au contraire comme un drain. Exemple de la région centrale du Chili qui présente des similitudes avec les Alpes-Maritimes. Cette région du monde bénéficie d’un climat méditerranéen et est limitée par des chaînes montagneuses (la Cordillère des Andes). Les périodes de sécheresse survenues au cours des années 2020 ont permis de révéler la mauvaise gestion des ressources en eaux souterraines, et en particulier la surexploitation des aquifères.
2.4. Qualité des eaux
Par Aurélie BARATS
Exemples du projet ANR ContaminYaqui au Mexique, et du projet QUAVAR en Nouvelle-Calédonie « Qualité des eaux douces et Valeurs de Rejet pour les cours d’eau des milieux ultramafiques ». Ces travaux portent sur l’étude de la contamination métallique dans deux hydrosystèmes impactés par des activités minières : bassin versant de la rivière Yaqui (Mexique), et bassins versants naturels ou anthropisés en Nouvelle Calédonie. Ces sites géographiques ont pour points communs qu’ils révèlent déjà des niveaux de contamination élevés, et qu’ils sont particulièrement vulnérables sur le plan climatique (fréquentes sécheresses dans le bassin de la rivière Yaqui; sévères tempêtes en Nouvelle-Calédonie). Le premier objectif est de faire un état des lieux des polluants présents pour différentes périodes hydrologiques (mesures environnementales permettant de déterminer la source et la nature de la contamination). Le deuxième objectif est d’évaluer la dispersion des contaminants dans les hydrosystèmes et leur transport jusqu’à l’embouchure en mer (réactivité du système). Enfin, l’élaboration d’un modèle hydrogéochimique sera nécessaire pour estimer le transport des contaminants en fonction de la variabilité hydrologique saisonnière, de la réactivité chimique de chaque contaminant, et de l’impact potentiel de changements climatiques futurs. Plusieurs scenarios de contamination seront produits.
2.5. Vulnérabilité et résilience des sociétés et territoires
Exemple du projet ANR COM2SICA – COMprendre et SImuler les COMportements humains sur des territoires en situation de Catastrophe. La connaissance et l'anticipation des comportements humains, individuels et collectifs, sont l'un des leviers essentiels pour réduire les pertes en vie humaine et accroître la résilience des populations en cas de catastrophe. Si certains comportements s'avèrent adaptés, d'autres plus nombreux se révèlent inappropriés (sidération, fuite vers la zone de danger, curiosité, protection des biens etc.). Les défis actuels de la recherche pour assurer la sécurité et de la sûreté des populations sont de progresser dans la compréhension et la capacité à anticiper les comportements humains, individuels et collectifs, et leurs trajectoires spatiales, face à des menaces ou des catastrophes complexes et de toute origine. Le projet vise à apporter des outils qualitatifs et quantitatifs permettant d’anticiper et de gérer de multiples comportements en situation de crise. L’étude a débuté par l’acquisition et l’analyse de données dites réelles issues d'enquêtes auprès de la population. Cette information de base a permis d’effectuer une modélisation de la dynamique comportementale en prenant en compte l'influence de l'espace environnant. A terme, le modèle devrait être opérationnel pour simuler les dynamiques spatio-temporelles des réactions humaines au sens collectif.
3. Risques spatiaux
Introduction par Patrick MICHEL
Il existe trois types de risques spatiaux :
- Les éruptions solaires, qui ont pour conséquence des perturbations électriques et électroniques
- Les débris spatiaux
- Les risques d’impact d’astéroïde
La gestion du risque d’impact d’astéroïde peut être contrôlée à travers trois actions : la prédiction, la prévention, et l’organisation mondiale de la communication et des actions.
3.1. Les recherches dans le domaine des risques spatiaux
Par Patrick MICHEL
Rédigé d’après les Pages personnelles Dr. Patrick Michel, Directeur de Recherches au CNRS
Les recherches dans le domaine des risques spatiaux sont principalement consacrées à :
- L’origine des astéroïdes, leurs propriétés physiques et leurs évolutions dynamiques dans le Système Solaire. Une attention particulière est portée sur les astéroïdes potentiellement dangereux, qui croisent l'orbite de la Terre, sur leurs origines, leurs évolutions, leur probabilité d'impact avec celle-ci, les méthodes pour les étudier depuis le sol (modélisation, observations) et l’espace, et pour s’en protéger.
- La compréhension du processus de collisions entre les petits corps du Système Solaire (astéroïdes, comètes) au moyen de simulations numériques de fragmentation, en développant des modèles de fracture adaptés à différents matériaux, de ré-accumulation gravitationnelle et d'expériences d'impact en laboratoire.
- La compréhension des processus de surface sur les petits corps, en particulier la dynamique du régolithe (milieu granulaire) qui compose ces surfaces dans des conditions d'attraction (gravité) très faible, au moyen du développement de simulations numériques massives et d'expériences pour les valider. Ces simulations sont également développées pour modéliser l'interaction d'atterrisseurs et de mécanismes de récolte d'échantillon d'astéroïdes (exemple: missions Hayabusa2 et, OSIRIS-REx).
3.2. Exemple de l’impact de la sonde DART de la NASA sur l’astéroïde Dimorphos
Par Patrick MICHEL
Rédigé d’après les Actualités du laboratoire Lagrange de OCA
La mission DART de la NASA a effectué le 27 septembre 2022 à 1 h 14 du matin heure française le premier test de déviation d’un astéroïde en utilisant la méthode appelée impact cinétique. La sonde DART est rentrée en collision avec la petite lune de 150 mètres de diamètre, appelée Dimorphos, de l’astéroïde double Didymos (environ 800 mètres de diamètre). L’impact a réduit la période orbitale de la lune autour de son corps principal, initialement de 11 h 55 mn, de 33 minutes. La sonde Hera de l’Agence Spatiale Européenne sera lancée le 7 octobre 2024 pour rendre visite à Didymos et mesurer en détail le résultat de cet impact et ainsi documenter et mesurer l’efficacité de ce premier test de déviation.
La première question qui se pose est de savoir quelle est la taille du cratère produit par l’impact de la sonde DART sur l’astéroïde. Les simulations numériques de l’impact de DART sur Dimorphos reproduisant les données récoltées à distance par les télescopes et par un petit satellite après l’impact montrent qu’il pourrait avoir provoqué une déformation globale de l’astéroïde plutôt que de produire un cratère.
De plus, les simulations qui reproduisent au mieux les données d’observation indiquent que Dimorphos a une très faible résistance (de l’ordre de la pression d’une feuille d’arbre sur une main). En ajoutant d’autres propriétés déduites de ces simulations, ces résultats suggèrent que Dimorphos n’est pas une roche faite d’un seul bloc mais un agglomérat de roches liées entre elles par leur propre attraction, qui se sont accumulées à partir du matériau de surface de Didymos lorsqu’il tournait plus vite sur lui-même, pour former une petite lune. L’impact de DART a ensuite pu causer une déformation globale et un renouvellement de la surface de Dimorphos du fait de sa faible résistance. Des films des simulations produisant cette déformation ont été effectués.
3.3. Passage de l’astéroïde Apophis à proximité de la Terre le 13 avril 2029
Par Patrick MICHEL
Rédigé d’après le Post LinkedIn de Patrick MICHEL
Apophis est un astéroïde découvert en 2004. Mesurant environ 325 mètres de diamètre, il suit une orbite proche de celle de la Terre qu'il croise deux fois à chacune de ses révolutions. Les premières observations de l'astéroïde tendaient à donner une probabilité non négligeable d'une collision avec la Terre le vendredi 13 avril 2029. Cependant, de nouvelles observations ont précisé davantage sa trajectoire et ont écarté la possibilité d'une collision avec la Terre ou la Lune en 2029. En effet, Apophis devrait approcher la Terre à une distance de 32 000 km, ce qui rendra sa lumière visible à l'œil nu sans représenter de risque de collision. Les questions qui se posent sont : Quelle opportunité une telle rencontre offre-t-elle ? Que sait-on sur cet objet ? Quelles ont été les implications de sa découverte en 2004 ?
Échanges transversaux sous forme de quatre ateliers
1. Les outils pour observer et mesurer les aléas, les risques, les comportements humains.
2. Méthodes de modélisation pour prévoir et prévenir les risques.
3. Comment l’I.A. change nos métiers ?
4. Comment communiquer avec la presse, le grand public, les scolaires ?
Photographies de la Journée :
Contacts :
Françoise Courboulex, directrice de recherche CNRS, laboratoire Géoazur (Université Côte d'Azur, Observatoire de la Côte d'Azur, CNRS, IRD) - francoise.courboulex@@oca.eu
Patrick Michel, directeur de recherche CNRS, laboratoire Lagrange (Université Côte d'Azur, Observatoire de la Côte d'Azur, CNRS) - patrick.michel@@oca.eu
Comité d'organisation : Luca Lenti, Patrick Michel, Sébastien Migeon, Damienne Provitolo, Julie Régnier et Françoise Courboulex.
Ateliers de l'après-midi conçus et animés par Julie Régnier. Affiche réalisée par Julien Serrecourt. Compte-rendu effectué par Wanda Berolo.
1er janvier 2023 : CREATION DE L'AXE RISQUES NATURELS & ANTHROPIQUES
Risques telluriques : séismes - tsunamis - glissements de terrain -
événements hydroclimatiques
Risques liés à l’espace : impacts d’astéroïdes - éruptions solaires
Risques anthropiques : débris spatiaux - vibrations et séismes induits
Les laboratoires de l’Observatoire de la Côte d'Azur (Artémis, Géoazur et Lagrange) travaillent sur les risques naturels et anthropiques liés aux aléas telluriques (séismes, glissements de terrains et tsunamis), hydro-climatiques (crues et pollutions des rivières) et spatiaux (impact d’astéroïdes, éruptions solaires, débris spatiaux). Ils sont aussi impliqués dans l’étude des vulnérabilités et résiliences des territoires et des populations. Cet axe a été créé pour stimuler les recherches et les interactions.
LES ACTUALITÉS :
L’axe transverse « Risques Naturels et Anthropiques » dispose d’un budget de 30.000€ par an, qui a permis en 2024 comme en 2023 le financement de stages de master (20 mois/an), l'invitation de scientifiques étrangers (5 mois/an), et également l’organisation de journées (2 journées/an).
Des comptes rendus sont rédigés à l’issue de chaque stage ou séjour invité ou journée et des informations sur les activités de l’axe sont mises à disposition sur cette page.
LES OBJECTIFS :
Repousser les limites de l’observation - Identifier et décrypter les événements passés - Suivre les processus en cours - Comprendre et modéliser les processus - Intervenir en cas de crise - Contribuer aux mesures de prévention et d’alerte :
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Forte implication dans les pays du Sud (Institut de Recherche pour le Développement, IRD)
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Sur des sujets nouveaux : fibre-DAS, signaux de gravité, Intelligence Artificielle
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Chaine complète : de l’aléa à la vulnérabilité (CEREMA, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
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S’appuie sur :
Sismo (TGIR RESIF- EPOS, SNO : RLBP, RAP, BCSF-RENASS)
Géodésie (TGIR RESIF-EPOS, ERIC EPOS, EPOS France, SNO RESIF-RENAG)
Mouvements de versants (l'Observatoire Multi-disciplinaire des Instabilités de Versants, OMIV) -
Forte implication des les modélisations numériques du processus d’impact, au coeur de la technique de déviation d’astéroïde par impact cinétique et dans l'isntrumentation à bord des sondes spatiales se rendant vers les astéroïdes (mission DART de la NASA et Hera de l’ESA, coordination du consortium NEO-MAPP financé par le programme H2020 de la Commission Européenne)
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Forte implication dans la détection et l’observation des astéroïdes potentiellement dangereux avec les grands instruments au sol (membre du consortium NEOROCKS financé par le programme H2020 de la Commission Européenne)
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Développement de modélisations numériques des propriétés physiques et dynamiques des astéroïdes potentiellement dangereux
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Participation au réseau international d’alert des astéroïde (IAWN, International Asteroid Warning Network), dont l’OCA a signé la charte, sous l’égide de l'Organisaiton des Nations-Unies
Risques Naturels et Anthropiques : répondre aux nouveaux enjeux.
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Géosciences environnementales : crises hydrologiques, crues
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Modélisation des séismes en laboratoire
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Interférométrie / imagerie spatiale
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Labélisation SNO fibre-DAS
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Rôle dans l’IMREDD d’Université Côte d’Azur
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IA-DATA très présent mais rôle dans GAIA-DATA, Form@Ter
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Participation aux études et développement de missions de déviations (DART & Hera)
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Participation aux études et développement de missions d’exploration (Ramses avec l’ESA, Droid avec le CNES et l’astéroïde Apophis avec le JPL)
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Participation aux études et développement de missions de retour d’échantillons d’astéroïdes géocroiseurs (Hayabusa2 avec la JAXA, OSIRIS-REx avec la NASA)
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Création de bases de données des propriétés observées, physiques et spectrales, des astéroïdes en général, incluant les géocroiseurs
Responsabilités dans des projets internationaux dédiés aux Risques Naturels et Anthropiques :
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Fibre-DAS (détection acoustique distribuée)
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Fibre optique en mer EARLI (detection of Early seismic signal using ARtificiaL Intelligence)
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Portail GNSS : soutien par OCA-SNO-Num
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SNO : rentrer dans le nouveau dispositif INSU
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Responsabilité scientifique de la mission Hera de l’ESA (lancement en 2024) qui participe avec la mission DART de la NASA au premier test de déviation d’un astéroïde
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Coordination de la coopération spatiale internationale AIDA (Asteroid Impact - Deflection Assessment) qui soutient le développement et l’interprétation des données des missions DART et Hera
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Responsabilité du projet ACROSS (Asteroid Collaborative Research via Occultation Systematic Survey) qui exploite l'immense précision des données stellaires de Gaia afin de prédire et d'observer les événements provoqués par les astéroïdes proches de la Terre
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Coordination du consortium NEO-MAPP (15 partenaires) financé par la Commission Européenne (2020-2023) pour développer des nouveaux modèles numériques des processus subis par les astéroïdes géocroiseurs, des instruments spatiaux pour les missions dédiées à ces objets, des nouveaux outils d’analyse de données selon une approche multi-instruments, et des outils de communication vers le grand public
- Membre du consortium NEO-ROCKS (12 partenaires) financé par la Commission Européenne (2020-2023) afin de suivre et d'étudier les propriétés dynamiques et physiques des géocroiseurs dans le but de déterminer leur orbite et caractériser leur nature, en particulier ceux qui pourraient entrer en collision avec la Terre, grâce à la coopération de différentes équipes d'astronomes experts et à l'utilisation d'instruments sophistiqués et de modèles théoriques
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Responsabilité du volet Système Solaire dans les télescopes spatiaux (Gaïa et Euclide de l’ESA)
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Membre du Comité de Pilotage du réseau international d’alert des astéroïde (IAWN, International Asteroid Warning Network) sous l’égide des Nations Unies
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Présidence du groupe de travail sur les géocroiseurs de l’Union Astronomique Internationale
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Membre du Comité Technique sur les géocroiseurs de la Fédération Astronautique Internationale (IAF)
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Membre du Comité d’Organisation de la Conférence pour la Défense Planétaire de l’Académie Internationale d’Astronautique qui se déroule tous les deux ans
L'axe Risques Naturels et Anthropiques au sein de l'OCA :
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Organisation d’ateliers de travail au sein de l’OCA dans la thématique
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Financement d'indemnités de stages de master dans la thématique
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Financement de visite de chercheurs internationaux dans la thématique
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Stimulation des recherches et synergie entre les équipes de l’OCA effectuant des recherches dans la thématique
...Dans le but d'assurer la synergie des membres des différentes équipes impliquées.