Louis De Barros, Maître de Conférences à l’Université Côte d’Azur au laboratoire Géoazur (UNS,CNRS,OCA,IRD), a reçu, le 21 novembre 2017, le Grand Prix Michel Gouilloud-Schlumberger de l’Académie des Sciences pour l’excellence de ses travaux de recherche sur le rôle des fluides dans la genèse et le fonctionnement des séismes, et le suivi de leurs mouvements dans les réservoirs géologiques des ressources naturelles.
Louis De Barros s’intéresse au rôle des fluides dans certains processus dynamiques de la Terre comme les volcans et les failles tectoniques qui produisent des séismes. Il examine également leurs mouvements au sein de ces objets géologiques et des réservoirs rocheux qui contiennent certaines ressources naturelles comme l’eau ou le pétrole. Son outil principal est la « micro-sismicité » dont l’occurrence permet d’explorer et de suivre la circulation des fluides en profondeur et comprendre les processus mécaniques associés.
Pour mener ses recherches, il a combiné le développement d’approches instrumentales et expérimentales originales, et d’approches théoriques basées sur des connaissances de pointe en sismologie. L’une des originalités de sa démarche réside dans son approche multi-objets et multi-échelles qui lui permet de mettre en évidence des processus physiques généraux communs aux objets étudiés, quelque soit leur taille. Une autre originalité a été de parvenir à identifier et utiliser des signaux sismiques non conventionnels (trémors, séismes basses fréquences, etc.) pour expliquer des processus sismiques et mécaniques variés en profondeur. Pour mettre en évidence la présence de fluides dans les matériaux rocheux, il a également mené des développements originaux en imagerie géophysique.
En particulier, ces dernières années, il a développé le volet sismologique dans des expériences de réactivation de failles naturelles par des injections de fluide. La mesure très fine de la sismicité permet ainsi de caractériser l’évolution mécanique des failles en lien avec les fluides. L’une des découvertes importantes est que les mouvements des fluides ne génèrent pas directement de séismes, ceux-ci ne se produisant qu’ultérieurement, comme un effet secondaire aux mouvements des fluides. Un deuxième résultat est que les changements des vitesses de propagation des ondes sismiques sont un excellent outil pour suivre l’évolution hydro-mécanique des réservoirs naturels.
Les travaux de recherche de Louis De Barros ont ainsi des implications majeures, non seulement sur le plan de la recherche académique (compréhension de la rupture sismique), mais aussi pour la surveillance de la sismicité induite par l’exploitation des ressources fossiles.
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Pour en savoir plus :
Article paru à l' INSU-CNRS le 22 novembre 2017