L'ESO a signé aujourd'hui un accord avec un consortium international d'institutions pour la conception et la construction d'ANDES, le spectrographe echelle à haute dispersion et à haute-précision (ArmazoNes high Dispersion Echelle Spectrograph). L'instrument ANDES sera installé sur le Très Grand Télescope (ELT) de l'ESO. Il sera utilisé pour rechercher des signes de vie sur les exoplanètes et les toutes premières étoiles, ainsi que pour tester les variations des constantes fondamentales de la physique et mesurer l'accélération de l'expansion de l'Univers.
L'accord a été signé par Xavier Barcons, directeur général de l'ESO, et par Roberto Ragazzoni, président de l'Institut national italien d'astrophysique (INAF), l'institution qui dirige le consortium ANDES. Sergio Maffettone, consul général d'Italie à Munich, et Alessandro Marconi, chercheur principal d'ANDES à l'INAF, ainsi que d'autres représentants de l'ESO, de l'INAF, du consortium ANDES et du consulat d'Italie à Munich, ont également assisté à la cérémonie de signature. La signature a eu lieu au siège de l'ESO à Garching, en Allemagne.
Anciennement connu sous le nom de HIRES, ANDES est un puissant spectrographe, un instrument qui décompose la lumière en ses différentes longueurs d'onde afin que les astronomes puissent déterminer des propriétés importantes des objets astronomiques, telles que leur composition chimique. L'instrument aura une précision record dans les longueurs d'onde du visible et du proche infrarouge et, associé au système de miroirs de l’ELT (un miroir primaire géant de 39 m de diamètre généré par l’association de 798 hexagones d'une largeur de 1,40 mètres chacun), il ouvrira la voie à des recherches couvrant de multiples domaines de l'astronomie.
« ANDES est un instrument doté d'un énorme potentiel de découvertes scientifiques révolutionnaires, qui peuvent profondément affecter notre perception de l'Univers, bien au-delà de la petite communauté des scientifiques », a déclaré M. Marconi. Céline Péroux, responsable scientifique de l'équipe de l'ESO chargée du suivi d'ANDES, ajoute que les cas scientifiques vont « de la détection potentielle de signatures de vie dans d'autres mondes et de l'identification de la toute première génération d'étoiles, à l'étude des variations des constantes fondamentales de la physique. »
ANDES effectuera des relevés détaillés de l'atmosphère des exoplanètes semblables à la Terre, ce qui permettra aux astronomes de rechercher des signes de vie à grande échelle. Il sera également en mesure d'analyser les éléments chimiques présents dans les objets lointains de l'Univers jeune, ce qui en fera probablement le premier instrument capable de détecter les signatures des étoiles de population III, les premières étoiles nées dans l'Univers. En outre, les astronomes pourront utiliser les données d'ANDES pour vérifier si les constantes fondamentales de la physique varient avec le temps et l'espace. Ses données complètes seront également utilisées pour mesurer directement l'accélération de l'expansion de l'Univers, l'un des mystères les plus pressants du cosmos.
Lorsqu'il entrera en service à la fin de la décennie, l'ELT sera le plus grand observatoire du ciel au monde dans les longueurs d’onde visible au proche infra-rouge, marquant une nouvelle ère dans l'astronomie au sol.
ANDES est issu d’un consortium de 13 pays partenaires avec une quarantaine d’instituts. En France, sept laboratoires du CNRS sont impliqués dans la construction de l’instrument. Une équipe de chercheurs couvrant des domaines divers, des exoplanètes aux études de physique fondamentale, a une contribution importante dans l’équipe scientifique d’ANDES. En collaboration avec des chercheurs, des ingénieurs et techniciens sont responsables de développer une partie de l’Unité de calibration, le module coronographique et sont impliqués dans plusieurs parties de la programmation logicielle de l’instrument.
Le Laboratoire Lagrange et l’Observatoire de la Côte d’Azur contribuent à la construction de cet instrument en portant un sous-système qui s’occupe du design d’un module coronographique, partie critique pour la caractérisation spectrale des exoplanètes, et dans les équipes scientifiques qui préparent les programmes d’observation pour étudier la physique des étoiles et des exoplanètes. Personnes impliquées (en ordre alphabétique) : C. Bailet, P. Berio, L. Bigot, Y. Caujolle, G. Chauvin, A. Chiavassa, A. Domiciano de Souza, S. Lagarde, P. Martinez, N. Nardetto, M. N’Diaye, S. Rousseau, A. Simonnin, A. Spang.
Contact
Andrea Chiavassa, responsable local, andrea.chiavassa@oca.eu.
Le consortium ANSDES
Le projet ANDES est développé par un consortium international composé d'instituts de recherche de 13 pays :
- Allemagne : Leibniz-Institut für Astrophysik Potsdam (AIP), Institut für Astrophysik und Geophysik, Georg-August-Universität Göttingen (IAG), Atmospheric Physics of Exoplanets Department, Max-Planck-Institut für Astronomie Heidelberg (MPIA), Zentrum für Astronomie, Universität Heidelberg (ZAH), Thüringer Landesternwarte Tautenburg (TLS), Faculty of Mathematics, Informatics and Natural Sciences, Department of Physics, Hamburg Observatory, Universität Hamburg (UHH).
- Brésil : Board of Stellar Observational Astronomy, Universidade Federal do Rio Grande do Norte.
- Canada : Observatoire du Mont-Mégantic and the Institut de Recherche sur les Exoplanètes and Observatoire du Mont-Mégantic, and Département de physique, Université de Montréal
- Danemark : Instrument Centre for Danish Astrophysics on behalf of Niels Bohr Institute, Aarhus University, Danmarks Tekniske Universitet.
- Espagne : Instituto de Astrofísica de Canarias (CI); Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC, Spain) on behalf of Instituto de Astrofísica de Andalucía (IAA), Centro de Astrobiología de Madrid (CSIC-INTA).
- France : Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) on behalf of Observatoire de la Côte d’Azur, Laboratoire Lagrange, Université Côte d’Azur, Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, Aix-Marseille Université, Centre National d’Etudes Spatiales (LAM), Institut de Recherche en Astrophysique et Planetologie, Université Toulouse III-Paul Sabatier (IRAP), Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble, Université Grenoble-Alpes (IPAG), Laboratoire Univers et Particules de Montpellier, Université de Montpellier (LUPM), Institut d’Astrophysique de Paris, Sorbonne Université (IAP), Laboratoire de Météorologie Dynamique, Ecole Normale Supérieure, Ecole Polytechnique, Sorbonne Université (LMD).
- Italie : INAF, Istituto Nazionale di Astrofisica (Lead Technical Institute).
- Pologne : Nicolaus Copernicus University in Torun.
- Portugal : Instituto de Astrofísica e Ciências do Espaço (IA) at Centro de Investigaço em Astronomia/Astrofísica da Universidade do Porto (CAUP), Instituto de Astrofísica e Ciências do Espaço at Faculdade de Ciências da Universidade de Lisboa, Board of the Associação para a Investigação e Desenvolvimento de Ciências (FCiências.ID)
- Royaume-Uni : Science and Technology Facilities Council, United Kingdom Research and Innovation on behalf of Cavendish Laboratory & Institute of Astronomy, University of Cambridge UK Astronomy Technology Centre; Institute of Photonics and Quantum Sciences, Heriot-Watt University.
- Suède : Lund University, Stockholm University, Uppsala University.
- Suisse : Département d’Astronomie, Université de Genève; Physikalische Institut, Universität Bern.
- USA : Department of Astronomy, University of Michigan
Liens
Le communiqué de presse de l'ESO.