Astrid Lamberts, chargée de recherche CNRS, partage son temps entre les laboratoires Lagrange (Université Côte d'Azur - Observatoire de la Côte d'Azur - CNRS) et Artémis (Université Côte d'Azur - Observatoire de la Côte d'Azur - CNRS) où elle est astrophysicienne, spécialiste des ondes gravitationnelles. Détectées pour la première fois en 2015 par la collaboration LIGO/Virgo lors de la fusion de deux trous noirs, des restes d’étoiles bien plus lourdes que le Soleil, les ondes gravitationnelles étaient prédites par la relativité générale d’Einstein. Leur détection constitue un nouveau moyen d’étudier l’Univers. Si on compare les télescopes à des yeux, les détecteurs d’ondes gravitationnelles sont plutôt des oreilles et depuis quelques années on peut entendre les sons de l’Univers lorsque deux trous noirs ou étoiles à neutrons fusionnent.
Astrid Lamberts est responsable d’une petite équipe de recherche qui vise à comprendre comment les étoiles se forment et évoluent à deux pour donner ensuite les fusions de trous noirs qu’on observe. Astrid est membre de la collaboration LIGO/Virgo/KAGRA qui réalise ces détections d’un type nouveau. En janvier 2020, les détecteurs ont détecté pour la première fois des fusions d’un trou noir avec une étoile à neutron (aussi un reste d’étoile). Astrid a été responsable de la coordination de l’analyse de ces détections et la publication de l’article scientifique qui a annoncé cette nouvelle découverte au monde entier.
Actuellement, Astrid Lamberts est très active au sein du Consortium LISA qui sera un détecteur d’ondes gravitationnelles dans l’espace. LISA « entendra » les fusions de trous noirs massifs au centres de galaxies lointaines ainsi que de systèmes doubles de naines blanches, étoiles à neutrons et trous noirs dans notre Voie Lactée. LISA est un projet majeur de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et sera lancée vers 2035. Astrid a toujours voulu comprendre le monde autour d’elle, et elle cherche sans cesse à comprendre des choses nouvelles. Astrid a eu la chance de grandir à la campagne, là où on voit encore la beauté du ciel étoilé, et a gardé le réflexe de regarder vers « là haut » tous les soirs. Avec l’astrophysique des ondes gravitationnelles, Astrid Lamberts participe au développement d’une nouvelle discipline, ce qui est fascinant.
Photo : © Christophe Marcadé Photography