Eviden, la branche produits d’Atos Group, leader du calcul avancé, annonce aujourd'hui un contrat avec l’Observatoire « Square Kilometre Array » (SKAO) pour fournir le lot « Science Data Processing Centre » (SDP) pour les sites des télescopes SKA-Low et SKA-Mid, respectivement en Australie et en Afrique du Sud.
La cérémonie de signature a eu lieu ce jour en France, membre observateur du SKAO qui avait annoncé sa décision de rejoindre l’organisation en 2021. L’adhésion officielle est en attente de la ratification parlementaire de l’accord intergouvernemental. Dans l’intervalle, le gouvernement français a signé l’accord d’adhésion avec l’Observatoire en avril 2022, et le CNRS, qui coordonne SKA-France, a signé un accord de collaboration avec SKAO en mars 2022.
Actuellement en construction, ces télescopes seront les plus grands réseaux de radiotélescopes au monde et représentent un défi colossal en matière de données.
Pour SKAO, le SDP est un élément essentiel de la mission scientifique de l’observatoire. Lorsque les télescopes commenceront leurs premières opérations dans les prochaines années, le SDP traitera d’énormes volumes de données, permettant aux chercheurs de décrypter les signaux cosmiques et de repousser les frontières de l’astrophysique. Les télescopes devront traiter un volume de données équivalent à plus d’un million de flux Netflix en 4K, le réduisant « en temps réel » à seulement quelques milliers, puis archivant environ 700 pétaoctets par an.
Les premiers déploiements du matériel SDP sont prévus en Australie et en Afrique du Sud en 2026.
A travers ce partenariat, SKAO pourra faire évoluer son infrastructure de traitement à mesure que les télescopes se développent, grâce à l’approche évolutive d’Eviden : un catalogue d’unités évolutives prédéfinies pouvant être déployées à la demande sur chaque site.
Dans ce cadre, Eviden propose une combinaison de calcul haute performance basé sur des processeurs Intel et de solutions logicielles, associée aux technologies de stockage Data Direct Networks (DDN), garantissant une gestion des données à faible latence et haute efficacité. Les services locaux seront assurés par son partenaire Evernex pour garantir la disponibilité opérationnelle et le support régional. Eviden fournira également le logiciel système permettant à tous les composants matériels de fonctionner comme un système unique.
Nick Rees, responsable informatique et logiciel, SKAO a souligné « Le matériel requis par SKAO doit répondre à des exigences complexes. Cela inclut la conception d’un système pouvant être déployé par unités au fil du temps, tout en garantissant que les avancées en matière de calcul et notre compréhension des complexités puissent être intégrées au matériel SDP pendant la période de construction pluriannuelle. Nous faisons face à un défi colossal en matière de données, et Eviden apporte une solution mature, éprouvée et fiable. Nous sommes très heureux de les compter parmi nous pour la concrétisation de ce projet. »
Emmanuel Le Roux, SVP, directeur monde de l’activité « Advanced Computing and AI », Eviden, Atos Group a commenté : « Ce projet place la technologie d’Eviden au cœur de l’une des initiatives scientifiques les plus importantes de la décennie, rendue possible grâce à la coopération internationale : construire les deux plus grands réseaux de radiotélescopes au monde, situés en Afrique du Sud et en Australie. La livraison des premières technologies dans le cadre de ce contrat reflète notre engagement à soutenir la recherche scientifique de pointe avec des solutions de calcul coconçues, robustes, évolutives et écoénergétiques. Nous sommes fiers de contribuer à la vision du SKAO avec une solution conçue et livrée depuis l’Europe, et déployée sur deux continents pour aider à révéler de nouvelles découvertes sur notre univers. »
Alors que SKAO se rapproche de la phase scientifique, le partenariat avec Eviden marque une étape clé dans la construction de la fondation numérique de ce projet révolutionnaire en radioastronomie. Ensemble, SKAO et Eviden ouvrent la voie à un futur où les données deviennent des découvertes et où les mystères du cosmos se révèlent avec plus de précision.
Jean-Luc Moullet, Directeur général pour la recherche et l’innovation (DGRI), ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace a ajouté : « Le ministère est très fier de la contribution de la France au SKAO, une infrastructure de pointe en radioastronomie, construite grâce à un partenariat solide entre plusieurs pays et porteuse de grandes découvertes à venir. Nous nous réjouissons de l’alliance entre les astronomes et l’entreprise française Eviden, leader du calcul haute performance. Ce projet ouvre des perspectives d’innovation remarquables dans ce domaine, afin de traiter des volumes de données très importants tout en minimisant l’impact environnemental. Cela démontre combien une recherche fondamentale ambitieuse peut inspirer des avancées technologiques et bénéficier à la société. »
Antoine Petit, Président-directeur général, CNRS, a déclaré : « Le CNRS et les partenaires de SKA-France sont fiers de l’engagement fort de l’industrie française pour relever l’un des défis technologiques les plus remarquables du projet SKA : produire des données prêtes à l’analyse à partir des flux immenses générés par les deux télescopes. Cette contribution, qui s’appuie sur des capacités avancées de calcul haute performance dans les pays hôtes, notamment en France avec le supercalculateur Jean Zay du CNRS, jouera un rôle clé pour permettre la redistribution de centaines de pétaoctets de données chaque année à la communauté scientifique mondiale. Elle reflète également l’engagement de la France dans la conception de l’infrastructure informatique future du SKAO, avec une attention particulière portée à la durabilité environnementale. »
À propos d'Eviden
Eviden est la marque du groupe Atos pour les produits matériels et logiciels avec un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros, présente dans 36 pays et comprenant quatre unités commerciales : l'informatique avancée, les produits de cybersécurité, les systèmes critiques et l'IA de vision. En tant que leader technologique de nouvelle génération, Eviden offre une combinaison unique de technologies matérielles et logicielles aux entreprises, aux organisations du secteur public et de la défense et aux instituts de recherche, les aidant à créer de la valeur à partir de leurs données. Rassemblant plus de 4 500 talents de classe mondiale et détenant plus de 2 100 brevets, Eviden fournit un solide portefeuille de solutions innovantes et éco-efficaces dans les domaines de l'IA, de l'informatique, de la sécurité, des données et des applications.
À propos d’Atos Group
Atos Group est un leader international de la transformation digitale avec près de 67 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires annuel de près de 10 milliards d’euros. Présent commercialement dans 61 pays, il exerce ses activités sous deux marques : Atos pour les services et Eviden pour les produits. Numéro un européen de la cybersécurité, du cloud et des supercalculateurs, Atos Group s’engage pour un avenir sécurisé et décarboné. Il propose des solutions sur mesure et intégrées, accélérées par l’IA, pour tous les secteurs d’activité. Atos Group est la marque sous laquelle Atos SE (Societas Europaea) exerce ses activités. Atos SE est cotée sur Euronext Paris.
La raison d’être d’Atos Group est de contribuer à façonner l’espace informationnel. Avec ses compétences et ses services, le Groupe supporte le développement de la connaissance, de l’éducation et de la recherche dans une approche pluriculturelle et contribue au développement de l’excellence scientifique et technologique. Partout dans le monde, le Groupe permet à ses clients et à ses collaborateurs, et plus généralement au plus grand nombre, de vivre, travailler et progresser durablement et en toute confiance dans l’espace informationnel.
À propos de SKAO
SKAO, officiellement connu sous le nom d’Observatoire SKA, est une collaboration mondiale entre des États membres dont la mission est de construire et d’exploiter des radiotélescopes de pointe afin de transformer notre compréhension de l’Univers et d’apporter des bénéfices à la société grâce à la coopération internationale et à l’innovation.
Basé au Royaume-Uni, l’Observatoire construit actuellement deux réseaux de télescopes en Australie et en Afrique du Sud, qui seront les plus avancés au monde. Une extension ultérieure est envisagée dans ces deux pays ainsi que dans d’autres pays partenaires africains. Aux côtés d’autres infrastructures de recherche de pointe, les télescopes du SKAO exploreront les frontières inconnues de la science et approfondiront notre compréhension de processus clés, notamment la formation et l’évolution des galaxies, la physique fondamentale dans des environnements extrêmes et les origines de la vie. Grâce au développement de technologies innovantes et à sa contribution à la résolution des défis sociétaux, le SKAO jouera un rôle dans la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies et apportera des bénéfices significatifs à ses membres et au-delà.
Le SKAO reconnaît et honore les peuples et cultures autochtones qui ont traditionnellement vécu sur les terres où sont situées ses installations.
À propos du CNRS
Acteur majeur de la recherche fondamentale à l’échelle mondiale, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est le seul organisme français actif dans tous les domaines scientifiques. Sa position singulière de multi-spécialiste lui permet d'associer les différentes disciplines scientifiques pour éclairer et appréhender les défis du monde contemporain, en lien avec les acteurs publics et socio-économiques. Ensemble, les sciences se mettent au service d’un progrès durable qui bénéficie à toute la société
Le 24 septembre 2023, la mission OSIRIS-REx de la NASA a ramené sur Terre 121,6 grammes d’échantillons de l’astéroïde Bennu, un corps primitif riche en eau et en composés organiques. Véritable capsule temporelle, ce matériau offre une occasion unique d’explorer les conditions qui régnaient dans la nébuleuse solaire il y a plus de 4,5 milliards d’années. Leurs analyses ont déjà révélé des informations inédites sur l’histoire géochimique de Bennu et sur les premiers stades de la formation du système solaire.
Ces recherches, publiées dans Nature Geoscience les 22 août et 11 septembre 2025, ont été menées par une équipe internationale impliquant des scientifiques d’Université Côte d’Azur et du CNRS notamment du laboratoire Joseph-Louis Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur/Université Côte d’Azur) du Centre de recherche sur l'hétéroepitaxie et ses applications (CNRS/ Université Côte d’Azur). Elles soulignent le rôle majeur des fluides dans l’évolution de l’astéroïde, apportant des indices essentiels sur les conditions ayant pu conduire à la synthèse de molécules organiques prébiotiques.
L’équipe internationale a la charge de la caractérisation détaillée des échantillons de Bennu. Les analyses minéralogiques, effectuées à l'aide de microscopie électronique et de diffraction des rayons X, révèlent que les échantillons sont principalement composés de silicates hydratés à l'échelle nanométrique, comme la serpentine et la saponite. Ces minéraux sont parsemés de sulfures de fer, de magnétite et de carbonates.
Les scientifiques, grâce notamment aux études de cathodoluminescence portées par les équipes niçoises, ont découvert des indices montrant que ces minéraux ont été altérés par un fluide aqueux qui a évolué au fil du temps d'un pH neutre à alcalin. Ce processus a provoqué la dissolution de certains minéraux et la re-précipitation de nouveaux aux environs de 20-30 °C, des conditions similaires à celles observées sur l'astéroïde Ryugu (un autre astéroïde primitif échantillonné par la mission Hayabusa2 de la JAXA) et dans les météorites primitives carbonées de type Ivuna (CI).
Ces découvertes, combinées à d'autres résultats publiés, confirment que des corps célestes comme Bennu étaient riches en fluides aqueux peu après leur formation, offrant des indices cruciaux sur les conditions qui ont pu mener à la synthèse de molécules organiques prébiotiques. En définitive, ces missions de retour d'échantillons et les analyses microscopiques qu'elles permettent sont inestimables. Elles nous offrent une compréhension profonde des astéroïdes, ces "briques" élémentaires qui ont finalement contribué à la formation de la Terre et, peut-être, à l’émergence de la vie.
Guy Libourel, enseignant-chercheur d’Université Côte d’Azur au laboratoire Joseph-Louis Lagrange (Observatoire de la Côte d’Azur ,Université Côte d’Azur, CNRS), libou@oca.eu, Co-I OSIRIS-REx et coordinateur géographique (France-Europe)
Marc Portail, ingénieur de recherche du CNRS au CRHEA (Université Côte d’Azur, CNRS), Marc.Portail@crhea.cnrs.fr
G.L & M.P remercient le CNES, l’ANR, Université Côte d’Azur et la fédération Doeblin pour leurs soutiens financiers.
Bennu up close and mineralogical. Nat. Geosci. 18, 811 (2025). https://do>i.org/10.1038/s41561-025-01799-w
Mineralogical evidence for hydrothermal alteration of Bennu samples. Zega, T.J., McCoy, T.J., Russell, S.S. et al. Nat. Geosci.18, 832–839 (2025). https://doi.org/10.1038/s41561-025-01741-0
Composition of asteroid Bennu transformed by aqueous alteration. Nat. Geosci. 18, 819–820 (2025). https://doi.org/10.1038/s41561-025-01765-6
Delphine SANFILIPPO | Responsable relations presse | Direction Communication & Marque-Université Côte d’Azur | com.presse@univ-cotedazur.fr
Margaux ARAV | Responsable du service communication | Observatoire de la Côte d’Azur | comoca@oca.eu & margaux.arav@oca.eu
Presse CNRS | 01 44 96 51 51 | presse@cnrs.fr
En Juin 2025, Patrick Michel, astrophysicien et planétologue CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur, a été élu membre à l’Académie Internationale d’Astronautique.
Patrick Michel, directeur de recherche Classe Exceptionnelle au CNRS au laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur/Université Côte d’Azur, a été élu Membre de l’Académie Internationale d’Astronautique (IAA en anglais). Cette distinction prestigieuse vient reconnaître son engagement dans le domaine de l’astronautique et des sciences planétaires ainsi que ses responsabilités dans les missions spatiales.
En particulier, Patrick Michel a la responsabilité scientifique de la mission spatiale de défense planétaire Hera de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), qui contribue au premier test de déviation d’astéroïde avec la mission DART de la NASA et la co-responsabilité de la mission RAMSES de l’ESA, dont l’objectif est de rendre visite en 2029 à l’astéroïde Apophis et dont l’approbation formelle par les Etats Membres de l’ESA est attendue en Novembre 2025 pour un lancement en 2028. Il est aussi responsable scientifique français de l’astromobile IDEFIX, développé par le CNES et le DLR Allemand, qui sera déployé sur Phobos, la plus grosse lune de Mars, par la mission japonaise MMX de la JAXA dont le lancement est prévu en Octobre 2026. Son élection à l’Académie Internationale d’Astronautique souligne l’importance de ses contributions à la recherche spatiale et à la coopération internationale, et renforce la visibilité de la communauté scientifique française dédiée à la défense planétaire sur la scène mondiale.
L’Académie Internationale d’Astronautique a été fondée par Theodore von Kármán en 1960. Elle s’emploie à favoriser la coopération internationale, le partage des connaissances, l’innovation et la sensibilisation éducative afin de soutenir l’utilisation pacifique et durable de l’espace au bénéfice de toute l’humanité. Elle s’emploie aussi à reconnaître les personnalités qui se sont distinguées dans une branche connexe de la science ou de la technologie. Elle travaille en étroite collaboration avec la Fédération internationale d'astronautique et les agences spatiales nationales et internationales. Elle publie la revue Acta Astronautica.
Grâce au développement de l'instrumentation dans l'infrarouge, les centres des galaxies peuvent être étudiés dans les moindres détails. Ce n'est que récemment que les disques stellaires nucléaires sont devenus une composante importante du centre des galaxies. Les disques stellaires nucléaires sont des structures stellaires en rotation et aplaties que l'on trouve dans les régions centrales de toutes les galaxies (précoce et tardif), y compris la Voie lactée.
Avec l'avènement des futures installations qui fourniront une richesse de données d'une qualité sans précédent, il est nécessaire de résumer l'état de l'art et de rassembler les réflexions et les découvertes de la communauté sur le sujet dans Astronomy&Astrophysics Annual Review , dans le but d'encourager les progrès futurs. Ce papier de revue est destiné à un large public. Aux experts, il fournit une perspective globale, associant la Voie Lactée et les galaxies extérieures, l'observation et la théorie. Aux débutants, il donne un point de départ et une liste de questions ouvertes clés qui, selon nous, mériteront d'être examinées dans les dix à vingt prochaines années.
Figure : Les disques stellaires nucléaires peuvent être identifiés dans les galaxies externes à partir de la photométrie (panneaux de gauche et du milieu) ou de la cinématique stellaire (panneau de droite). Le panneau de gauche montre une image S4G 3,6μm de la galaxie barrée NGC 1433. La barre est visible presque horizontalement sur cette image. Le disque nucléaire se détache près du centre (Schultheis, Sormani, Gadotti, ARA&A in press).
Schultheis M., Sormani, M. Gadotti, D., « Nuclear stellar discs », ARA&A » in press.
" Les échos du cosmos : 10 ans d’ondes gravitationnelles "
En septembre 2015, l’humanité a entendu pour la première fois un murmure de l’univers : les ondes gravitationnelles. Ces vibrations de l’espace-temps, issues de la collision de deux trous noirs géants, ont marqué la naissance d’une nouvelle ère en astronomie. Dix ans plus tard, elles continuent de nous révéler l’invisible et d’élargir notre regard sur le cosmos. Venez revivre ce moment fondateur et découvrez comment cette révolution scientifique bouleverse notre manière de comprendre le cosmos.
Conférence grand public
Intervenant.e.s :
Jeudi 9 octobre 2025 - 18h30 à 20h00
Europlanet vient d’annoncer les lauréats de ses toutes premières médailles de carrière, qui distinguent les contributions exceptionnelles des planétologues à différents stades de leur parcours scientifique. Benoit Carry, astronome adjoint au Laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA), reçoit la Médaille Europlanet « milieu de carrière » pour ses recherches sur la caractérisation des structures internes et des compositions des astéroïdes et des petits corps planétaires.
Le satellite altimétrique SWOT (Surface Water and Ocean Topography), intégré à Cannes au sein de l’entreprise Thalès Alenia Space (figure 1), a entamé sa troisième année d'exploitation avec une moisson de nouvelles découvertes. Deux ans après la première capture en deux dimensions d'un tsunami dans le sud-ouest de l'océan Pacifique (Faugère et al., 2024), les membres d'une équipe scientifique internationale composée de SRP (Universidad de Chile), CNES/CLS, UniCA/Observatoire de la Côte d’Azur/CNRS/IRD/Géoazur, CEA (France) et GNS Science (Nouvelle-Zélande) ont imagé de nouvelles vagues de tsunami dans l'océan Atlantique Sud le 2 mai 2025, en combinant la résolution et la précision sans précédent de l'instrument KaRIn et des simulations de tsunami (voir figures 2 et 3). La mesure de la topographie de la surface de la mer par satellite et la simulation du tsunami à 17:51:29 UTC (voir la vidéo) montrent des formes de vagues et des fronts d'ondes rectilignes de quelques centimètres seulement et d’une incroyable similarité. Ce tsunami a été déclenché environ 5 heures plus tôt au large de la partie la plus méridionale de la Patagonie chilienne par un rare séisme d'une magnitude de moment estimée à Mw7,4. En raison de l'incertitude sur la source, de l'absence de mesures in-situ du niveau de l’océan (assurées dans certaines regions par le système DART) et pour prévenir un impact potentiellement grave sur les populations côtières, le service hydrographique de la marine chilienne a émis un avis d'évacuation dans le sud du Chili et l'Antarctique, puis a annulé l’alerte quelques heures plus tard.
Le séisme a eu lieu à une centaine de kilomètres au sud du mythique Cape Horn, dans le détroit de Drake. Dans cette partie reculée du globe bien connue des navigateurs, les mesures sismologiques et de tsunamis in situ restent extrêmement rares. En analysant le nouveau jeu de données du satellite SWOT, les scientifiques spécialistes des tsunamis espèrent décrypter les processus complexes qui ont déclenché le tsunami. SWOT pourrait même aider à mieux comprendre les particularités tectoniques d'une zone mal connue, située à la jonction de la plaque Antarctique-Scotia et de la zone de fracture de Shackleton.
Références :
Faugère, Y., Roger, J., Delepoulle, A., Dibarboure, G., and Hebert, H.: The 19 May 2023 tsunami near the Loyalty Islands captured by the new SWOT satellite, EGU General Assembly 2024, Vienna, Austria, 14–19 Apr 2024, EGU24-15140, https://doi.org/10.5194/egusphere-egu24-15140, 2024.
Unsmoothed L3_LR_SSH: "The SWOT L3_LR_SSH product, derived from the L2 SWOT KaRIn low rate ocean data products (NASA/JPL and CNES), is produced and made freely available by AVISO and DUACS teams as part of the DESMOS Science Team project". AVISO/DUACS, 2024. SWOT Level-3 KaRIn Low Rate SSH Unsmoothed (v2.0.1) [Data set]. CNES. https://doi.org/10.24400/527896/A01-2024.003
Contact : Lucie Rolland (UniCA/Observatoire de la Côte d'Azur /CNRS/IRD/Géoazur)
Space4Ocean repose sur une idée simple : unir les forces du spatial et des sciences marines pour mieux comprendre et préserver les océans. L’Alliance s’appuie sur la science, en combinant données satellitaires, mesures sur le terrain et modèles numériques avancés, pour répondre aux grands défis des océans et des zones côtières.
Ce partenariat international s’inscrit pleinement dans les objectifs mondiaux de développement durable, notamment l’ODD 14 dédié à la vie aquatique, et sera officiellement lancé lors de la 3e Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC3).
La Grande Coupole de l’Observatoire a été le théâtre d’échanges entre responsables politiques, scientifiques et personnalités engagées. La cérémonie a notamment réuni le ministre français chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recharche, Philippe Baptiste, la ministre monégasque des Affaires étrangères Isabelle Berro-Amadeï, Aarti Holla-Maini, directrice du Bureau des affaires spatiales de l’ONU, ainsi que le maire de Nice, Christian Estrosi.
Lors de la conférence « Voir l’océan d’en haut et d’en bas », Thomas Pesquet, astronaute de l’Agence spatiale européenne, et Gaëlle Giesen, physicienne et plongeuse détentrice du record mondial de plongée en eaux profondes, ont partagé leurs visions complémentaires, incarnant l’esprit de Space4Ocean. Selma Cherchali, responsable du programme d’observation de la Terre au CNES, est ensuite intervenue pour détailler les ambitions concrètes de la coalition.
Pour sceller cette alliance, la déclaration Space4Ocean a été signée par les membres fondateurs — agences spatiales, organisations internationales et institutions scientifiques — réaffirmant ainsi leur engagement en faveur d’une coopération internationale renforcée.
La journée s’est conclue par les discours de clôture, notamment de Marianne Sivertsen Naess, ministre norvégienne des Pêches, et de Lionel Suchet, directeur général délégué du CNES, avant un cocktail et un moment convivial sur la terrasse panoramique de l’Observatoire, où tous ont admiré le coucher de soleil, symbole d’un nouvel horizon pour la protection des océans.