Gabriele Contursi n’a pas vingt ans et promet déjà un bel avenir dans la recherche scientifique. Diplômé du Master MAUCA en Astrophysique de l’Université Côte d’Azur obtenu avec mention Bien, il s’est engagé en septembre 2019 dans une thèse au sein du laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur, sous la direction de Patrick De Laverny, astronome au laboratoire Lagrange (CNRS-UCA-OCA).
Né à San Remo, Gabriele habite Menton depuis son plus jeune âge et parle aussi bien le français que l’italien, l’anglais et tout récemment, le polonais. Passionné par l’histoire et la géographie, il s’intéresse au-delà de l’histoire des nations et des frontières, à la racine des langues. Il aime décrypter la musique, de son essence à sa lecture. Il pratique le piano à ses heures perdues. Mais tout jeune déjà, les documentaires d’astronomie à la télévision éveillent son esprit scientifique. Les mystères liés à l’Univers le fascinent « j’ai l’impression que l’astrophysique m’a toujours plu » nous explique-t-il.
A 13 ans, son baccalauréat scientifique en poche, Gabriele intègre l’université de Nice Sophia Antipolis, aujourd'hui Université Côte d'Azur. Il avoue qu’entre 13 et 15 ans, un certain décalage s’est fait ressentir. « Mais l’écart n’était pas énorme non plus, et avec l’âge cela s’est complètement estompé. Ce n’était pas : « je suis ici, et les autres, là-bas. » Il y a toujours eu des interactions, de l’entraide, je n’ai pas non plus été complètement isolé. »
A la fin de son master, il participe à des expériences astrophysiques plus concrètes comme déterminer le gradient de température en fonction de la profondeur de l’atmosphère du soleil à l’aide d’une nouvelle méthode en ajoutant les effets des champs magnétiques. « Si je devais en retenir un, je choisirai ce stage, c’était la première vraie expérience. La première fois où j’ai « touché » à la recherche »
A son entrée en doctorat, Gabriele choisit de travailler sur les données de Gaia. Ce célèbre satellite, lancé en 2013, effectue le recensement de plus d’un milliards d’étoiles de la Voie Lactée et mesure leur position, leur distance, leurs mouvements et leurs propriétés physiques avec une précision inégalée. « En travaillant avec les données de Gaia, des données cinématiques, physiques vont émerger, des distances, des vitesses, des mouvements, des compositions chimiques, des températures. »
Ses recherches porteront sur la caractérisation de l’accrétion de la matière pour le disque de la Voie Lactée. Le domaine de l’archéologie galactique concerne la compréhension des événements principaux qui se sont déroulés dans l’histoire de la Voie Lactée. Par exemple, comprendre les interactions entre les galaxies naines et les autres galaxies. Le travail du jeune thésard représente la compréhension globale de notre galaxie et à quoi elle ressemblait par le passé. « Avoir toute ces données permet de compléter d’autres paramètres et d’essayer de comprendre l’évolution et la formation de notre galaxie. Mais avant ça je vais travailler sur la contribution du troisième catalogue Gaia qui devrait être publié en 2021 et plus particulièrement sur les abondances chimiques des étoiles. »
Le jeune étudiant imagine tout à fait son avenir dans la recherche et aimerait y mêler l’enseignement, une passion découverte récemment. « Faire une remise à niveau aux premières années de licence Maths en septembre 2019, c’était génial, transmettre m’a vraiment beaucoup plu ! C’était une super expérience. » Vulgariser son travail et le transmettre est un exercice complexe que Gabriele aimerait approfondir au sein du programme « Ma thèse en 180 secondes » dès l’année prochaine.
Illustration : © ESA