Le Conseil interministériel appelé Space19+ a réuni les Etats membres et observateurs de l’Agence spatiale européenne (ESA) afin de statuer sur les nouvelles propositions et le financement pour les années à venir. Réunis à Séville les 27 et 28 novembre 2019, les ministres des 22 États membres de l'ESA ont décidé des principales orientations stratégiques et budgétaires de l’Europe spatiale. Avec 14,4 milliards d’euros votés sur 5 ans, l’ensemble des pays ont confirmé leur fort engagement dans les activités spatiales, dont la mission HERA dans laquelle sont impliqués des chercheurs du laboratoire Lagrange (CNRS-UCA-OCA). En effet, Patrick Michel, directeur de recherche CNRS, aura la responsabilité scientifique de cette mission et Benoît Carry astronome, sera membre de l'investigation team.
Le Conseil de l'ESA Space19 +, s'est achevé avec l'approbation du plan le plus ambitieux à ce jour pour l'avenir de l'ESA et de l'ensemble du secteur spatial européen. La réunion a rassemblé des ministres responsables des activités spatiales en Europe, ainsi que le Canada et des observateurs de l'UE. Dans cette enveloppe, l’Allemagne est le premier contributeur avec 3,3 milliards d’euros. La France est deuxième contributeur, à hauteur de 2,7 milliards (soit un peu plus de 18%). L’Italie est troisième avec 2,3 milliards.
Répartition, en millions d'euros, du budget de l'ESA pour 2020-2023 (entre parenthèses, les budgets supplémentaires jusqu'à 2025). © ESA
Les États membres ont été invités à approuver un ensemble complet de programmes visant à garantir l'accès indépendant de l'Europe à l'espace et à son utilisation dans les années 2020, à stimuler la croissance de l'économie spatiale européenne et à faire des découvertes décisives sur la Terre, notre système solaire et l'univers. Et au-delà, faire le choix responsable de renforcer les efforts que nous faisons pour sécuriser et protéger notre planète.
Photo officielle du Conseil Ministériel Space19+ © ESA
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"L'idée de la mission HERA est de travailler à la défense de la planète contre les impacts d'astéroïdes. C'est le risque naturel le plus faible mais qui peut avoir des conséquences catastrophiques. C'est aussi le seul qu'on peut prédire et prévenir avec des moyens raisonnables ce qu'on ne pourra jamais faire pour un tremblement de terre ou un tsunami. Le projet Hera fonctionne en binôme avec la mission DART de la NASA, qui décollera en 2021 et consistera à envoyer un satellite de 550 kg percuter, à plus de 20 000 km/h, le petit satellite de l'astéroïde Didymos, satellite qu'on a surnommé Didymoon et qui mesure 165 mètres. Après le choc, la période de révolution de Didymoon autour de Didymos, qui est de douze heures, sera modifiée de quelques minutes. Hera partira en 2024 pour voir la taille du cratère créé par DART et évaluer précisément la « quantité de mouvement » transférée à Didymoon lors de la collision en mesurant sa masse. L'idée est de pouvoir, grâce à toutes ces données, valider les simulations numériques d'impact sur un astéroïde à l'échelle réelle et de mettre au point un modèle de déviation, de façon à savoir quelle énergie transmettre à un tel corps menaçant la Terre, afin de lui faire changer de trajectoire."