Astrid Lamberts, chargée de recherche CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur (Université Côte d'Azur - Observatoire de la Côte d'Azur - CNRS), partage son temps entre le laboratoire Artemis comme spécialiste des ondes gravitationnelles et le laboratoire Lagrange comme astrophysicienne. Les ondes gravtationnelles, détectées pour la première fois en 2015 par la collaboration LIGO/Virgo lors de la fusion de deux trous noirs (restes d’étoiles bien plus lourdes que le Soleil), étaient prédites par la relativité générale d’Einstein depuis un siècle. Parvenir à les détecter est un tour de force d'une grande utilité : elles constituent désormais un nouveau moyen d’étudier l’Univers, et elles ont commencé à en révèler des aspects inconnus. Si on compare les télescopes à des yeux, les détecteurs d’ondes gravitationnelles sont plutôt des oreilles et depuis quelques années on peut entendre les sons de l’Univers lorsque deux trous noirs ou étoiles à neutrons fusionnent.
Astrid Lamberts est responsable d’une petite équipe d'astrophysiciens qui vise à comprendre comment des couples d'étoiles se forment et évoluent pour donner ensuite les fusions de trous noirs qu’on observe. Astrid est ausi membre de la collaboration LIGO/Virgo/KAGRA qui rassemble près de 3000 chercheurs, ingénieurs ou étudiants à travers le monde, pour réaliser ces détections d’un type nouveau. Récemment, Astrid a été responsable de la coordination de l’analyse de la détection d'un événement observé pour la première fois : la fusion d’un trou noir avec une étoile à neutron (aussi un reste d’étoile). Astrid a été responsable de cette détection jusqu'à la publication de l’article scientifique annonçant cette nouvelle découverte.
Actuellement, Astrid Lamberts est très active au sein du Consortium LISA, constitué autour d'une mission spatiale qui placera sur orbites un ensemble de satellites formant un détecteur d’ondes gravitationnelles. LISA « entendra » les fusions de trous noirs massifs au centres de galaxies lointaines ainsi que de systèmes doubles de naines blanches, étoiles à neutrons et trous noirs dans notre Voie Lactée. LISA est un projet majeur de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et sera lancée vers 2035.
Astrid a toujours voulu comprendre le monde autour d’elle et ne cesse de vouloir découvrir ce qui est encore inconnu. Elle a eu la chance de grandir à la campagne, là où l'on peut encore voir la beauté du ciel étoilé, et a gardé le réflexe de regarder vers « là-haut » tous les soirs. En lui accordant la médaille de Bronze, le CNRS, a voulu distinguer son activité remarquable. L'Observatoire de la Côte d'Azur a la chance d'avoir, avec elle, une chercheuse brillante, tenace et rigoureuse, qui participe de façon marquante à l'avancée des connaissances sur le cosmos.
Photo : © Christophe Marcadé Photography