Ce 1er aout 2017, le détecteur Advanced Virgo (AdV), basé en Europe, a officiellement rejoint le run d’observation N°2 (O2), et est actuellement en train de prendre des données conjointement avec les détecteurs jumeaux LIGO situés aux USA. Cette étape majeure pour la collaboration VIRGO marque l’aboutissement d’un programme d’amélioration de plusieurs années dont le but essentiel était d’améliorer de façon significative la sensibilité de l’instrument. « Ces derniers mois ont été employés à mettre en service Advanced Virgo, et cela s’est très bien passé. Nous sommes impatients de commencer notre première prise de données en rejoignant LIGO à un moment aussi extraordinaire pour ce domaine ", a déclaré Jo van Den Brand, professeur au Nikhef et à la VU University d’Amsterdam, et porte-parole de la collaboration VIRGO.
Bien que la sensibilité d’AdV soit pour l’instant encore inférieure à celle de aLIGO, elle est suffisante pour confirmer une détection potentielle de aLIGO et elle permettrait de localiser les sources d'ondes gravitationnelles dans le ciel avec une bien plus grande précision. La sensibilité actuelle d’AdV dépasse la sensibilité qu’avait Virgo en 2011 avant le démontage du détecteur pour sa mise à niveau. Aujourd’hui AdV est un nouvel instrument comprenant plusieurs éléments cruciaux nouveaux, qui ont été intégrés et mis en œuvre ensemble en moins d'un an au cours de la phase dite de « mise en service » (commissioning). (Federico Ferrini, directeur de EGO, Observatoire Gravitationnel Européen).
La prise de données O2 a démarré en Novembre 2016 et se terminera le 25 aout 2017. Elle a déjà permis la découverte d’un troisième couple de trous noirs coalescents, GW170104, enregistré le 4 janvier 2017 et annoncé par LIGO et Virgo le 1er juin 2017. La prise des données continue à chaque instant et pour la première fois l’analyse traite les données des trois instruments « Advanded ». (David Shoemaker, porte-parole de la LIGO Scientific Collaboration).
La période actuelle de saisie de données est plus qu'un accomplissement pour la collaboration VIRGO : elle représente le début d'une nouvelle ère. Car la sensibilité du détecteur va encore être accrue après l'achèvement de O2, et les principales sources de bruit qui le limitent actuellement seront mieux comprises. Ensuite débutera une nouvelle phase de mise à niveau comprenant plusieurs améliorations clés, parmi lesquelles l'installation de suspensions monolithiques : les miroirs seront suspendus par des fibres de silice fondue, très fines mais très solides, qui remplaceront les fils métalliques actuels. Plus tard, au printemps 2018, commencera une nouvelle phase de mise en service, dans le but d'avoir un détecteur plus sensible encore pour le LIGO-Virgo "Observation Run 3" (O3) à l'automne 2018. (Alessio Rocchi, coordonnateur de la mise en service de la collaboration VIRGO).
La collaboration VIRGO comprend plus de 280 physiciens et ingénieurs appartenant à 20 groupes de recherche européens différents : 6 du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) en France ; 8 de l'Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN) en Italie ; 2 aux Pays-Bas avec Nikhef ; Le RCP MTA Wigner en Hongrie ; Le groupe POLGRAW en Pologne ; l'Université de Valence en Espagne ; et enfin l'Observatoire européen de gravitation (EGO), le laboratoire hébergeant le détecteur Virgo près de Pise en Italie.