L’équipe scientifique de la campagne AMARYLLIS-AMAGAS est montée à bord du NO Marion Dufresne, le plus grand navire de la Flotte Océanographique Française, à Bridgetown sur l’île de La Barbade.
Cette campagne est découpée en deux parties (legs). Le leg 1 se déroule du 17 mai au 11 juin ; il se terminera à Paramaribo au Suriname. Là, les équipes scientifiques changeront et le leg 2 se déroulera du 12 juin au 3 juillet 2023.
La campagne AMARYLLIS-AMAGAS résulte de la fusion de deux projets complémentaires de recherche, AMARYLLIS et AMAGAS. Ces projets reposent sur l’étroite collaboration de dizaines de scientifiques et d’ingénieurs travaillant dans des universités et instituts publics de recherche en France et au Brésil, ainsi qu’en Suède et en Allemagne. La langue officielle de la campagne est donc l’anglais. Les recherchent qui seront effectuées sont multidisciplinaires et s’appuieront en particulier sur la sédimentologie, la géochimie, la stratigraphie, la géophysique et la géotechnique.
Le leg 1 a été organisé par Daniel Praeg, chercheur contractuel au CNRS, et Sébastien Migeon, professeur à Sorbonne Université, tous deux spécialistes en géosciences marines et rattachés au laboratoire Géoazur (Université Côte d’Azur – CNRS – IRD – Observatoire de la Côte d’Azur). Au cours du leg 1, l’équipe scientifique va s’intéresser à deux thématiques principales :
- la présence de gaz dans les sédiments sous-marins : quelles sont les compositions de ces gaz ? D’où viennent-ils et comment se sont-ils formés ? Comment remontent-ils vers la surface du fond marin ? Quelles structures géologiques forment-ils ? Les géochimistes présents à bord souhaitent particulièrement pouvoir collecter des hydrates de gaz, du méthane capturé dans une coque de glace, mais nous vous en reparleront plus tard.
- l’impact du gaz sur le déclenchement de glissements sous-marins géants (volume > 1000 km3) : Comment le gaz modifie-t-il la « cohésion » des sédiments sous-marins ? Quelles sont les conditions environnementales qui favorisent le déclenchement des glissements ? Ceci intéresse notamment le projet ANR MEGA qui implique beaucoup des participants du leg 1.
Pour tenter de répondre à toutes ces questions, l’équipe scientifique et l’équipage du NO Marion Dufresne se relaieront 24/24h durant les 27 jours du leg 1. Ils mesureront la profondeur du fond de la mer (bathymétrie) pour observer les « paysages » sous-marins, ils imageront la superposition des couches de sédiment déposées sous le fond de la mer (sondeur de sédiment), ils prélèveront de nombreuses carottes sédimentaires qui pourront faire de 20 à peut-être plus de 50 m de long, ils mesureront les variations de température dans les sédiments (flux de chaleur). Toutes ces données vont commencer à être traitées à bord. Les carottes sédimentaires en particulier seront ouvertes et analysées à l’aide de nombreux outils présents sur le NO Marion Dufresne. L’analyse des données se poursuivra ensuite pendant les mois et années à venir dans les laboratoires respectifs des participants, une fois que les carottes seront revenues sur la terre ferme.
Retrouvez les aventures de cette campagne
dans le journal de bord des participants du leg 1.
Pusieurs scientifiques de l'UMR Géoazur participent à la campagne internationale AMARYLLIS-AMAGAS
dédiée à l'étude des gaz et de leur impact sur les sédiments sous marins